03 septembre 2012

Amristsar, le temple d'or

Après 6h de bus climatisé, je suis arrivée à Amritsar, la ville sacrée pour les Sikhs. J'ai trouvé de suite une chambre proche de la gare routière pour pouvoir aller au plus vite au temple d'Or.

Le temple d'Or est le plus haut lieu de pélerinage des Sikhs, les pélerins peuvent y manger et y dormir gratuitement. A l'extérieur il y a des bâtiments servant de vestiaire afin de laisser nos chaussures et on doit absolument se couvrir la tête. Je suis restée au moins 4h dans le temple à flaner, admirer l'endroit, manger dans le réfectoire avec les autres pélerins... 

Lorsque je descends les escaliers de l'entrée principale, je suis tout de suite saisie par la beauté du temple doré au milieu de son bassin aux eaux sacrées dans lesquelles se baignent les pélerins, surtout des hommes.


Au fur et à mesure que je contourne le temple, la façade devient plus scintillante et son ombre qui se reflète dans le lac devient de plus en plus brillante.
 Dans toute l'enceinte résonnent les chants des prêtres qui se trouvent à l'intérieur du temple au milieu du bassin et ils sont retransmis sur écran géant avec traduction anglaise. Ils chantent le texte sacré appelé Guru Ganth Sahib dont l'original est caché sous un voile au rez de chaussée du temple et est protégé par les prêtres. A la fin de la journée il est rapporté au Parlement des Sikhs et est enfermé dans un coffre avec tous les effets personnels des gourous sikhs importants. 

J'ai pu assister à cette céromonie : un prêtre montre à l'assemblée des poignards, sabres et autres épées, pendant qu'un autre les nettoye et les range soigneusement dans un coffre. Tous les pélerins sont en admiration devant la présentation.

Un jeune pélerin qui vient une fois tous les ans a voulu m'accompagner à l'intérieur du temple. On doit d'abord attendre dans la file d'attente sur la passerelle dorée des gourous avec une offrande (argent, fleurs etc). Il y a trois niveaux au total, les murs sont en marbre blanc incrusté de pierres précieuses et d'Or. Le dôme est intégralement recouvert d'Or et représenterait une fleur de lotus à l'envers. En ressortant du temple on nous donne une confiserie sucrée, que je n'ai pas tenté de gouter à cause de mon allergie. Le jeune pélerin, souhaitait plus faire ma connaissance que m'expliquer sa religion. J'ai du mettre un terme à nos échanges pour pouvoir profiter du lieu plus calmement...

Je suis donc allée manger à la Free Kitchen, une cantine avec une organisation incroyable. D'abord au RDC on donne à chacun un plateau et un verre, on nous fait monter en rang, puis rentrer en ligne dans l'immense réfectoire. On doit s'assoir sur une allée de tapis qui fait la longueur de la salle. On pose nos plateaux par terre et des serveurs avec des sceaux, remplis de Dhal, riz et légumes passent avec leur grosse louche et inondent nos gamelles. Quand je finis ce thali simple mais très bon, le ciel est déjà bien noir et le temple est éclairé de mille feux comme s'il s'embrasait.
 




Le lendemain je suis allée voir le temple d'argent, celui pour les hindous, beaucoup plus petit et avec des poissons encore plus affamés.

L'après-midi, 14 août, veille de la journée de l'Indépendance Indienne, je suis allée à la cérémonie de fermeture de la frontière pakistanaise, qui est devenue une réelle attraction touristique. Des hordes de taxis, de minibus et d'auto rickshaw partent à 16h pour se rendre à Attari Wagah à 30 km d'Amritsar pour assister à ce spectacle. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait là bas. 



Lorsque la jeep partagée stationne parmi les innombrables moyens de locomotion, je suis surprise de voir des centaines voire milliers de personnes se rendre vers des gradins aménagés. J'ai comme l'impression d'aller à un concert ou à un match. Sauf qu'ici ce sont des militaires qui nous controlent...

Pakistan


J'arrive au gradin réservé pour les étrangers et découvre à ma droite d'autres gradins bondés d'Indiens avec des drapeaux du pays et à ma gauche un mur avec une porte et des barbelés qui représente la frontière. De l'autre côté de ce mur on peut voir et entendre les Pakistanais crier à la gloire de leur pays en faisant tournoyer leurs drapeaux.

Un spectacle d'enfants en tenue traditionnelle et aussi en militaires avait déjà commencé. Ils chantent pour la paix entre le Pakistan et l'Inde. Il s'avère que le 14 aôut est la fête de l'Indépendance du Pakistan. A la fin du spectacle les spectateurs étaient invités à danser aussi avec les enfants. La plupart des touristes étrangers se moquaient de cette mise en scène, moi j'ai trouvé cela très bien pour des enfants de cet âge et cela me rappelait mes spectacles de danse que je faisais plus jeune. C'était bien chorégraphié, rythmé, sans longueur et avec des transitions entre les différents plateaux parfaitement réalisées. Ils ont vraiment le sens du spectacle dans le sang ces Indiens.


 Après la petite kermesse, un "animateur/ chauffeur de salle" tout de blanc vêtu, court à droite et à gauche avec son micro pour faire monter l'ambiance. Le public se met debout et scande en Hindi "Vive L'Inde" et autres paroles pour provoquer l'autre côté du mur... Les Pakistanais répondaient de manière encore plus plus bruyante et agitée.



Ensuite le moment le plus drôle commence: les soldats avec leur air sérieux et leur belle coiffe défilent un à un en direction du mur sous les acclamations du public en délire et lèvent leurs gambettes presqu'à la hauteur de leurs épaules. Puis la porte au milieu du mur s'ouvre et on entrevoit les autres soldats pakistanais dans un uniforme similimaire à ceux des Indiens mais de couleur noire. Ils se donnent une brève poignée de main et deux trois coups de jambes en l'air ( drôle d'expression ... ) puis reviennent à leur point de départ.


Le soir à 21h30 je suis montée dans mon bus couchettes, un compartiment une place rien que pour moi, j'étais très bien installée pour les douze heures de route en direction de Bikaner, la première ville que je vais visiter au Rajasthan.

Pour la curiosité de certains concernant les Sikhs, je vais honteusement un peu recopier ce qu'explique si bien le Lonely Planet:
Le Sikkisme fut fondé au Punjab à la fin du XVe siècle par le Guru Nanak en réaction au système des castes et à la domination des Brahmanes sur les rituels. Ils rejettent donc le culte des idoles hindouistes et ne croient qu'en un unique Dieu.
cinq emblèmes distinguent la fraternité des saints soldats sikhs:
- le Kesh _ la chevelure et la barbe non coupées qui symbolisent la sainteté
- le kangha _ peigne qui retient les cheveux
- le kaccha _ caleçon qui symbolise la modestie
- le kirpan _ sabre ou épée, symbole du pouvoir et de la dignité
- le karra _ le bracelet en acier, symbole du courage

1 commentaire:

antoine a dit…

c est clair qu'on se croirait au velodrome !