18 avril 2014

Ascension du Kawah Ijen

Je voulais absolument aller au Kawah Ijen avant de quitter l'Indonésie. Je me souvenais de l'émission Pékin Express où les concurrents devaient faire l'ascension. Ce volcan qui culmine à 2400m est très particulier pour plusieurs raisons :  il est toujours en activité, il a le lac le plus acide du monde (0.2 de Ph), des vapeurs de souffre à 200 C° forment des flammes bleues visibles la nuit et au contact de l'air le souffre solide est récolté par des centaines de porteurs. 
Nous devons nous renseigner sur les forums pour savoir comment se rendre jusqu'au volcan depuis Bali.

Depuis Ubud, nous privatisons un Bemo pour nous enmener à la gare routière de Denpasar. A la gare routière, nous montons dans un bus qui relie Denpasar à Java. Au bout de trois bonnes heures, le bus embarque sur le ferry à Gilimanuk. La traversée ne dure que 30 minutes et la mer est très encombrée de bateaux qui circulent entre les 2 îles. Le bus nous dépose directement en face de l'hôtel à Banyuwangi. Nous prenons une chambre pour dormir quelques heures avant de partir dans la nuit. Nous demandons au personnel s'il peut nous trouver un transport pour le Kawah Ijen. Nous arrivons à négocier un 4X4 pour nous enmener au pied du volcan à 0h30 le soir-même.

Minuit, le réveil sonne, le personnel de l'hôtel nous donne nos petits déjeuners dans un petit sac pour le manger au lever du soleil en haut du volcan.


Nous prenons rapidement de l'ascension avec le 4X4 et une heure plus tard nous chaussons nos chaussures, allumons nos lampes frontales et  nous mettons nos écharpes imbibées d'eau pour se protéger des vapeurs de souffre et nous commençons l'ascension du volcan. Le chauffeur lui continue sa nuit dans sa voiture.
Le chemin est plutôt facile. Nous ne voyons aucun porteur pour l'instant. Nous avons fait un mauvais choix de date. En effet, nous sommes vendredi et Java est musulmane. La plupart des porteurs ne travaillent pas le vendredi. Vraiment dommage. Sous la lumière des étoiles et de la Lune, nous montons tranquillement et atteignons rapidement la cabane des porteurs. Là, attendent un touriste québécois et un autre espagnol. Ils ont trouvé un guide/porteur pour les enmener au fond du cratère. Ils nous demandent si on souhaite venir avec eux et partager le guide. Biensûr! Après coup, nous sommes vraiment contents d'avoir pris le guide car la descente vers le cratère est vraiment dangereuse, on n'y voit rien du tout et il n'y a aucune sécurité.
Plus nous avançons, plus nous sentons l'odeur de souffre, pour l'instant tout à fait supportable.

Nous débutons la descente vers le cratère, nous avons aucune idée de la distance. Nous apercevons juste au loin des flammes bleues. Nous croisons un groupe qui remonte. Nous arrivons enfin devant les flammes bleues. Il y a déjà un petit groupe sur place qui les admire. On a juste le temps de prendre quelques photos et le vent tourne. La fumée s'empare de nous, nous suffoquons. Malgré notre protection avec l'écharpe mouillée, le gaz toxique atteint nos poumons, pendant quelques secondes nous avons mal à la poitrine et nous ne pouvons plus respirer normalement. Le guide nous demande de le suivre et de remonter au plus vite. Dans cette fumée épaisse, nous ne voyons pas à un mètre. Nous sommes les derniers dans le cratère. Dans la panique, tout le monde escaladent le chemin et toussent. Ces quelques minutes ont été flippantes. Enfin, nous respirons de l'air pur et remontons tranquillement.
Dans la montée, nous croisons un porteur avec sa cargaison d'une centaine de kilos de souffre.


Remis de nos émotions, le guide nous enmène sur la crête du volcan. Il fait toujours nuit et nous attendons 6h que le soleil se lève. Un des guides allume un feu pour nous réchauffer. Au fur et à mesure que les rayons apparaissent et que les nuages s'élèvent, nous découvrons un panorama incroyable qui s'étend jusqu'à la mer et sur les volcans voisins. 


Le guide et les 2 autres touristes repartent vers la descente. Tous les deux préférons rester et admirer encore le paysage. Nous nous retrouvons seuls en haut du volcan. Au bout d'un moment, tous les nuages disparaissent et laissent apparaitre le lac turquoise au fond du cratère. Nous remarquons de la fumée qui s'en échappe et nous comprenons alors que nous étions descendu jusqu'à cet endroit cette nuit. Finalement, c'est mieux d'y descendre pendant la nuit comme ça nous ne voyons pas le chemin périlleux que nous empruntons.




Nous redescendons en direction du parking et nous faisons un arrêt boisson chaude à la cabane des porteurs. Sur le chemin, nous recroisons notre guide, qui revêt maintenant l'habit du porteur. Après nous avoir servi de guide cette nuit, il repart dans le volcan pour récupérer une centaine de kilo de souffre. Ces hommes sont vraiment courageux et en plus leur santé est durement touchée par les émanations de souffre qu'ils respirent et par le poids qu'ils transportent chaque jour .
Nous garderons un souvenir inoubliable de ce volcan. Je suis vraiment ravie de l'avoir fait. La randonnée est plutôt facile mais les risques sont plutôt élevés. 





























Nous retournons à l'hôtel et dormons 2 heures. Nous sautons dans un bémo qui nous enmène jusqu'au port. De là, nous embarquons sur un ferry. Puis depuis le port de l'autre côté, nous trouvons un bus, plus local que le précédent: les hommes n'arrêteront pas de fumer dans le bus tout le long du trajet. Avant d'arriver à Denpasar, nous nous arrêtons dans une grande gare routière et nous négocions un taxi pour rentrer sur Ubud. Nous arrivons en fin d'après midi à Ubud. 

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