31 mars 2013

Trek chez les Karen

Je voulais absolument faire un trek dans le nord de la Thailande car j'en avais entendu de bons échos. C'est une bonne occasion pour parcourir la jungle et rencontrer une communauté locale.
A Mae Sariang, il n'y avait pas assez de touristes pour réaliser un trek donc je pensais avoir plus de chance à Mae Hong Son. Toutefois, j'ai rencontré pas mal de difficutés à trouver des agences ouvertes, car la plupart sont tenues par les guides qui, souvent sont absents car partis en trek. Et pour certaines qui étaient ouvertes, ils ne voulaient pas organiser un trek pour une seule personne. Finalement, j'ai trouvé un guide à ma guesthouse, qui partait le lendemain avec un couple de Québécois, Sylvain et Dominique.
On commence la marche à 10h et on ne met que 4h pour atteindre le village. Tom, le guide, marche très lentement sur ce sentier d'une largeur pas plus grande que deux pieds. Le chemin a été facile tout du long. Il est préférable de marcher en sandales puisqu'on traverse sans cesse des cours d'eau. Tom n'hésite pas à nous faire partager ses connaissances sur la flore de la jungle: plantes médicinales, fruits comestibles, voire toxiques. La jungle est dense et les rayons du soleil ont du mal à percer. Nous ne verrons que des araignées géantes, un petit serpent inoffensif et quelques papillons colorés.




Le village se trouve en haut d'une colline et il est accessible par un autre chemin plus carrossable pour les motos. Selon Tom, il y a une trentaine de maisons dans le village. Nous n'en verront qu'une dizaine dont 3 accueillent également des touristes...!!!??? Je lui fais remarquer que je trouve le bois des maisons en excellent état, elles semblent presque neuves. Il m'avoue que le village n'a pas plus de 10 ans. Je me trouve donc dans un village construit pour recevoir les touristes. Ces familles ont du choisir de vivre à cet endroit pour gagner leur vie en accueillant des touristes. Très authentique tout ça...

Tom m'installe dans une des maisons, habitée par un couple et leur fille de 17 ans. Quand au couple de Québécois ils logeront dans un bengalow privatif à côté. Pendant que l'homme cuisine, je m'assois à côté du feu de cuisson pour entamer la discussion avec les deux femmes. Elles utilisent 3 livrets avec des images et des traductions pour pouvoir communiquer en anglais avec moi. Je leur demande ce que l'homme est en train de préparer. Elles me font comprendre à l'aide des livrets, qu'il est en train de hâcher au couteau de la viande de porc en rajoutant du sang, des intestins, et de la menthe. Finalement ce ne sera pas mon diner puisque Tom m'appelle déjà pour cuisiner notre repas dans la maison d'en face.


Je surprend alorsTom avec une bouteille, déjà bien entamée, d'alcool de riz. Son wisky, comme il l'appelle, a exactement le même gout que le Roksy au Népal ou autre alcool de riz de Chine. Je découvre que Tom est un fin cuisinier et j'avoue m'être bien régalée pendant ces deux jours. J'ai pu savouré la cuisine Thai sans aucune appréhension puisqu'il avait bien compris mon allergie à l'arachide. C'est vraiment pas de chance pour lui, car sur 3, il a une personne allergique et une autre végétarienne. Il a cuisiné un potage à base de champignons, aîl, navets et carottes. En plus de ça, il a préparé un délicieux plat de poulets émincés avec une grande variété de légumes, accompagnés d'un bol de riz.

Pendant que nous dinons, Tom, un peu émèché, nous raconte que la forêt est hantée par les esprits, et nous apprends des Gossips locaux, qui nous ont bien faire rire tout le long du repas.
Avant de m'endormir sue une paillasse avec un futon posé dessus dans la salle principale de la maison, l'homme de la maison me joue quelques chansons thai à la guitare. La nuit est un peu plus fraiche qu'à Mae Hong Son mais le feu de la cuisine permet de garder une température agréable. Par contre, mes affaires se sont imprégnées de l'odeur de fumée.





Le lendemain, nous attend un festin au petit déjeuner: crêpes maison à base de banane avec sa salade fruits exotiques. Cela remonte le moral après une nuit agitée entre les combats de chien et le chant du coq inintérrompu depuis 5h30, comme s'il s'était bloqué sur "Repeat".

Comme j'avais fait noté la veille à Tom qu'on marchait vraiment trop lentement, il a décidé d'accélérer le pas et de nous faire passer par un chemin hasardeux voire dangereux. Cette fois, on grimpera sur un sentier invisible, glissant, en coupant à travers la jungle, et on a du monter 2 bonnes heures à flanc de la montagne, écorchures assurées! D'en haut le point de vue montre Mae Hong son et les montagnes aux alentours. Je n'ai pas trouvé cela exceptionnel. Je suis trop habituée maintenant aux magnifiques paysages montagnards Himalayens. C'est triste à dire, mais je n'ai pas trouvé ces montagnes intéressantes. D'ailleurs, je n'ai pas pris beaucoup de photos durant ces 2 jours de trek, alors qu'au Népal j'arrivais le soir avec parfois 500 photos prises dans la journée. Qu'est ce qu'elles me manquent ces montagnes...

En guise de pique nique, nous avons eu des nouilles sautées aux légumes, joliement emballés dans une feuille de bananier. Puis, on descend 3h sur un sentier caillouteux et glissant, sous les cris lointains des gibons. A certains endroits, la rivière pourrait être le lieu idéal pour du canyoning.

En bref pour résumer ces deux jours de trek, en soit il ne m'a pas apporté grand chose au niveau culturel ni sur la faune locale. Par contre, j'ai apprécié de me retrouver de nouveau dans la nature, et pouvoir explorer la jungle, car sans guide, ceci n'est pas faisable. J'ai également appris certaines choses sur la faune, au cas où un jour je me retrouve perdue et que je puisse éviter de me laisser mourrir de faim.

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