14 novembre 2012

Trek Annapurna J 16-20

Jour 16 : Marpha - Tatopani


Le matin on fait un tour rapide du village de Marpha aux maisons blanchies et aux rues pavées de larges pierres plates.


Ce matin je pars seule avec mon porteur. On traverse la rivière sur un pont en bois et on reprend le nouveau chemin. Je n'y ai croisé aucun randonneur. Je les voyais tous au loin sur la route. Mon porteur ne connaissait pas non plus ce nouveau chemin. L'an dernier un treker a sorti un petit livre détaillé sur ce nouveau tracé et j'ai pu m'en procurer une copie. 




Le chemin mène à Chimang, un petit village en hauteur. On doit traverser des champs en terrasse de pommiers. D'en haut, on a vu superbe sur le Daulagiri et le Tukuche Peak. Chimang est en plein réveil. Les habitants semblent surpris de nous voir. 


Chimang, Tukuche Peak, Daulagiri Peak


Dans la rue principale, il y a une tea house ouverte depuis seulement 5 mois. Le propriétaire est heureux de faire goûter son thé au lait et de me montrer ses chambres.


Puis le chemin descend vers la rivière, qu'on a du traversé, à pieds. Il était écrit dans le livre qu'à cette saison, l'eau est basse et qu'on peut traverser sans problème la rivière. Or, la partie centrale restait quand même assez difficile à traverser. Deux jeunes enfants qui pêchaient nous ont montré comment la traverser.
Au départ je trouvais cela amusant, j'avais enlevé mes chaussures et traverser une première partie pieds nus sur les galets. J'avais de l'eau à hauteur des genoux. Quoique l'eau était gelée.

Puis, vient l'autre branche de la rivière qui est beaucoup plus profonde. On avait de l'eau jusqu'en haut des cuisses. Dambar fait un premier aller pour déposer mon sac de l'autre côté de la rive. Je vois bien qu'il a du mal à avancer. Je remets donc mes chaussures pour avoir un meilleur appuis, tant pis elles mettrons trois jours à sécher complètement. Dambar vient m'aider à traverser. Je n'étais pas très rassurée car le courant était quand même fort et on perdait facilement l'équilibre. 
J'étais pressée d'arriver à Tukuche, le prochain village, pour me faire sécher. J'avais également hâte de découvrir Tukuche car c'est le village où s'était installée l'expédition de Marcel Herzog.






De là, nous avons pris un bus local jusqu'à Ghasa. Le trajet a duré deux heures avec de la musique assourdissante. A Ghasa, j'attends trente minute au guichet pour prendre les tickets de bus pour la suite du trajet. Lorsque mon tour arrive, le guichetier me dit qu'il n'y a plus de place et qu'il faut revenir le lendemain. A cause des fêtes de Dashain, la plus grande célébration du Népal, tout le monde rejoint sa famille et prennent les transports. Le bus démarre et je fais comme les autres personnes restées à quai, je saute dedans. Evidemment le bus est bondé, à l'intérieur comme sur le toit. Pas de siège, on se cramponne comme on peut et on baisse la tête car le plafond n'est pas très haut:
En plus de ça, la route non goudronnée est vraiment dangereuse. Les bus et camions passent dans les deux sens, le précipice à quelques centimètres des roues. Les chûtes de pierres sont choses fréquentes, les accidents aussi. 
Une petite vidéo pour vous mettre dans le bain...


Je suis soulagée d'arriver enfin à Tatopani. Tato (chaud) Pani (eau) comme son nom l'indique a aménagé deux bassins pour des bains dans les sources d'eaux chaudes.  J'ai cru à une hallucination en voyant QUE des occidentaux dans ces bassins en maillots de bain et des bières à la main. Je suis loin, très loin, des chemins de rando paisibles, personne à l'horizon.
En faisant ce trajet en bus, j'ai gagné une journée et demi de marche.


Jour 17 : Tatopani - Ghorepani

des marches, des marches, encore des marches
Cette journée de 7h de marche s'annonce difficile dans la mesure où on doit monter 1700 m de dénivelé et principalement sur des marches.

 
En traversant Chitre, j'entends des chants et des percussions. Je demande à mon porteur si on peut monter en haut de la colline voir ce qu'il se passe. Des personnes âgées répétaient pour une représentation pour Dashain.


Jour 18 : Ghorepani - Tadapani

Je n'ai pas vraiment dormi cette nuit-là à cause des murs extrêmement fins. J'ai du me lever à 4h30 pour entamer la montée vers Poon Hill à 5h. Il y avait un monde monstre. Beaucoup de personnes font  le trek de 3/4 jours en partant de Pokhara, spécialement pour monter en haut de cette colline et voir le lever du soleil.



Au fur et à mesure de la montée, je peux apercevoir l'ombre des montagnes. J'ai l'impression que je peux les toucher du bout des doigts. 

Le ciel s'éclaircit et le sommet des montagnes deviennent dorés. C'est la première fois que j'ai l'Annapurna en face de moi. Au bout de 18 jours.

La vue s'étend du Daulagiri au Manaslu.


Annapurna I, Annapurna South, Fish Tail





En haut de la colline, il y a un plate forme surélevée. Alors que je prenais des photos du lever du soleil. J'entends une voix féminine familière me dire " This is a nice shot". C'était Catherine! Je pensais qu'elle avait au moins une journée d'avance sur mon parcours. En réalité, elle a fait la montée des 1700 m sur deux jours. Ca m'a fait trop plaisir de la revoir. On a partagé ensemble ce moment magique à Poon Hill. Ensuite elle prenait le chemin du retour vers Pokhara, alors que moi je commençais la deuxième partie de mon trek : ABC ( Annapurna Base Camp ) .


Une foule de personnes empruntent le tronçon jusqu'à Tadapani. Aucun plaisir à piétiner, vouloir doubler des centaines et centaines de personnes, des familles, des groupes etc. On se croirait à la sortie d'un concert ou lors d'un salon.
A Tadapani, j'ai fait le tour de tous les hébergements et à chaque fois on me refusait de me laisser une chambre ou un lit, parce que je voyageais seule. Non pas qu'ils étaient complets mais ils préféraient garder les chambres AU CAS OU un groupe débarque. Je me suis retrouvée dépitée au centre du village avec mon porteur. J'étais trop fatiguée car pas dormi la veille et levée à 4h30. Je ne me sentais pas de descendre encore 2 h au prochain village. Par chance, j'ai rencontré une Polonaise, qui avait dormi dans la même guesthouse que moi la nuit précédente. Elle aussi se trouvait dans la même situation. Et un autre treker également. Finalement après négociation avec la pire guest du village, on a pu avoir une chambre. Les hôtes étaient désagréables. 
Deux Américains, Elliott et Martin, expats à Singapore, ont partagé la chambre à côté de nous. Pour vous expliquer comment les murs sont faits, on pouvait se passer des objets dans la paroi entre les planches de bois. Intimité parfaite! 

Jour 19 : Tadapani - Chomrong

J'ai décidé de me lever tôt pour admirer de nouveau le lever du soleil. Après 10h, les montagnes sont bouchées par les nuages donc on a intérêt de démarrer tôt la journée pour profiter au mieux de la vue. Tadapani offre un magnifique panorama sur l'Annapurna. Lorsque le sommet brille sous les premiers rayons de soleil, les montagnes plus basses prennent une couleur rougeâtre. 

On a mis 4h pour rejoindre Chomrong. Je sens que mon corps est transformé, je suis devenue plus athlétique après ces jours de marche. J'ai pris de la vitesse et je suis moins essoufflée. Mes mollets flasques sont devenus musclés. Pas de fatigue musculaire, chaque pas me rappelle seulement les petites ampoules que j'ai sous les doigts de pied. Des randonneurs français m'ont passé des Compeed. 
Le long du chemin, je découvre le mauvais côté des fêtes de Dashain : le sacrifice des chèvres. J'ai pu voir toutes les étapes malheureusement car dans chaque maison il tuait une chèvre: nettoyage de la bête, dépeçage, séchage de la peau sur les toits, découpage de la chair fraîche, cuisson de la viande etc. 

 




A peine installée dans ma guesthouse à Chomrong, surgit de nulle part Christophe. Il revient tout juste du camp de base de l 'Annapurna.

Jour 20 : Chomrong - Himalaya

Une fois de plus le lever du soleil est incroyable. Je suis à deux jours de marche de mon but ultime, l'ABC. On traverse une forêt dense, puis une forêt de bamboo. J'ai pu voir une famille de singe dans les arbres. Et j'ai également fait la rencontre d'un serpent, apparemment venimeux selon mon porteur. Il s'enroulait dans les feuilles mortes sur le chemin, à une dizaine de cm de mes pieds.







Ma montagne préférée : le Machapuchre, la queue de poisson en Népalais.

1 commentaire:

antoine a dit…

Ah non ! pas de tuerie de chevres !
a quoi servent les petits tas de pierres dans la riviere ? ca m'intrigue....