10 novembre 2012

Trek Annapurna J 11-15

Jour 11 : Yak Kharkha - High Camp



Plus que cette journée de marche et on approche au but: le passage du col du Thorung La à 5416 m. Le chemin n'offre pas de vue exceptionnelle. 

La dernière montée de 400 m de dénivelé entre Thorang Phedi et le High Camp est assez physique. On ressent surtout l'altitude. Je dois marcher en faisant des tous petits pas et en m'arrêtant assez souvent.  Christophe et Catherine ont pris également le même rythme. 

En chemin, nous passons à quelques mètres des Blue Sheeps, ghoral en français.

En arrivant au High Camp (dernier endroit où dormir avant le col), on nous apprend qu'il n'y a plus que deux lits alors qu'on est 3, et ces lits se trouvent dans un dortoir de plus de 30 personnes, les uns collés aux autres. 
Sachant que chaque personne va se lever à des heures différentes, en commençant par 4h du matin pour certains, j'ai préféré demander à dormir avec les porteurs dans la salle commune. Ils sont extrêmement mal organisés et au bout de deux heures, on nous apprend qu'on a une chambre pour trois finalement. 
Ouf la nuit ne va pas être catastrophique.
Bonne nuit les porteurs ! 
transport de matériel pour
construction d'un pont

Je passe l'après midi avec les porteurs dans une petite pièce où tous serrés regardaient un DVD népalais. Le film était sous titré en Anglais, quand l'image ne beugait pas. C'est une histoire d'amour qui dure trois heures pendant lesquelles la fille se refuse au mec sans lui donner trop d'explications. En réalité, elle attend de se faire opérer du coeur et ne veut pas inquiéter son amoureux. Il y a des chansons et des bagarres made in Bollywood Népalais. J'étais éclatée de rire à chaque bruitage grossier. Les séries AB production de TF1 c'est du Spielberg à côté. A la fin, il la découvre faisant un malaise; il l'amène à l'hôpital et elle doit subir l'opération en urgence. Dans la salle d'attente la tension est à son comble, tout le monde est réuni. Le médecin arrive avec la fille toute pomponnée et souriante sur le brancard. Elle qui pensait mourir va pouvoir finalement vivre le grand amour avec l'homme qui l'attend dans la salle d'attente. Et là, c'est le drame. Le mec est retrouvé sans vie sur sa chaise, crise d’appendicite mortelle. LOL. Donc la fille va finalement se marier avec celui qu'elle devait épouser depuis son enfance. Morale hinduiste... c'est le mariage arrangé qui l'emporte.


La nuit tombée, il neige et le sol commence à geler.

Jour 12 : High Camp - Muktinath

J'ai commencé la montée à 7h avec Christophe, Catherine partira une heure avant nous. La plupart des groupes partent avant le lever du soleil; or, comme au Tilicho, on a préféré partir avec le soleil, le chemin était dégelé et on s'est retrouvé en haut tous seuls tranquilles.
On a mis plus de 3h à monter les derniers 800 m de dénivelé. Je n'ai pas du tout eu le mal des montagnes, simplement mon souffle ne me permettait pas de marcher très vite. Je faisais vraiment des petits pas, je mettais juste un pied devant devant l'autre.

5416 m, un petit chai pour fêter ça !
J'ai été déçue par la vue au niveau du col, je m'attendais à voir toute la chaîne de montagnes derrière, mais il n'y avait pas beaucoup de sommets enneigés. Comme promis à Audrey, j'y ai accroché le morceau de tissu tibétain provenant de son voyage en Mongolie.

Du col on entame une descente de 1600 m pour arriver au village étape Muktinath. La vallée est tellement différente de celle qu'on a emprunté ces 10 premiers jours. Il n'y a pas de végétation, les montagnes désertes sont ocres avec très peu de neige. On peut apercevoir au loin les Nilgiri.


Dès le pied posé à Muktinath, je suis un peu désorientée en entendant la circulation des motos et des jeeps. Cela faisait 10 jours que j'appréciais d' être éloignée de toute circulation.




Jour 13 : Muktinath - Kagbeni


Muktinath est un lieu de pélerinage pour les Hindus et les Boudhistes. C'est la première fois que je vois un endroit qui rassemble les deux religions. A l'intérieur d'un temple, ressemblant à un monastère tibétain, il y a une petite flamme éternelle qui s'échappe d'un gaz naturel et d'une source d'eau provenant des montagnes. Cette combinaison de la Terre, du Feu et de l'Eau en un seul et même endroit ne peut être qu'un signe des Dieux selon eux.

A côté du temple de Vishnu où une file d'attente interminable de pèlerins hindus pour faire des offrandes et se laver sous l'eau sacrée, se trouve un gompa avec des stupas et des moulins à prière.


Après la visite des temples, je marche en direction de Kagbeni. Avec mon porteur nous essayons d'éviter au maximum la route, très poussiéreuse au passage des multiples jeeps. On coupe à travers champs.
solar kitchen
Mon porteur s'enfonce et tombe dans la boue noire, avec mon sac. Je cours l'aider pour le relever et à mon tour de tomber en le soulevant. On continuera par prendre la route. 
On s'arrête pour déjeuner à Jarkot, un joli petit village sur une falaise qui s'avance vers les gorges de la rivière.



Jarkot


En contrebas de la route se trouve la rivière et ses gorges profondes. Je peux voir des multiples trous dans la roche. J'ai interrogé des guides et mon porteur qui n'ont pas su me répondre, donc malheureusement je ne connaitrais jamais leur utilité, s'ils servaient auparavant de tombes, comme dans les trois gorges en Chine par exemple.

Un vent très fort s'est levé et je vois enfin en contrebas une oasis dans ce désert de montagnes, c'est Kagbeni.













Jour 14 : Kagbeni - Tiri

Programme quotidien à l'école des moines
J'ai choisi de prendre une journée de repos à Kagbeni pour souffler à la moitié de mon trek. Comme la vallée est très venteuse, j'en ai profité pour faire une grande lessive, et même laver mes sacs à dos, avec lesquels je voyage depuis quatre mois. Quant à Christophe et Catherine, ils partent de leur côté.

La guesthouse dans laquelle je me trouve a une table traditionnelle où ils mettent des cendres chaudes sous la table recouverte de couvertures qui se posent sur nos jambes. C'est idéal pour nous réchauffer. 

L'après midi avec Dambar, mon porteur, nous visitons Kagbeni et sa fameuse école boudhiste. Et on poursuit notre après midi à Tiri, un autre village plus au nord, à l'entrée du Mustang. Le Mustang est une région frontalière avec le Tibet et il faut payer 500 dollars pour un permis de dix jours.









Tiri

Mustang










Jour 15 : Kagbeni - Marpha

Dans la guesthouse, j'ai rencontré une Américaine et un Canadien qui voyagent ensemble. 

Nous prenons la route ensemble vers le Sud à bord d'une jeep pour faire le tronçon pas très intéressant jusqu'à Jomsom. 


Beaucoup prennent la jeep, le bus ou l'avion pour rentrer sur Pokhara.

Jomsom a une toute petite piste d'atterrissage. Il doit y avoir dix vols maximum par jour. Il y a de nombreux crash par an au Népal. Il y en a eu un avant que je parte en trek avec des touristes anglais en majorité à l'intérieur. 

Maintenant qu'il y a aussi une route, un nouvel itinéraire a été créé pour l'éviter complètement. Certes, on met plus de temps mais les paysages sont plus jolis et on a pas de nuisance.


Ce nouveau tracé date de moins de deux an mais il est très bien signalé. Je n'ai vu aucun treker l'emprunter. 


Contrairement aux villages de la route, les villages que j'ai traversés n'ont pas encore de lieu de restauration.

A Dumba, mon porteur a du chercher une famille pour nous cuisiner un délicieux déjeuner. 

Ensuite le chemin offre une vue sur toute la vallée et Marpha. Avant d'arriver à Marpha, on traverse Chairo, un camp de réfugiés tibétains. Il faut savoir que ces réfugiés, dont beaucoup maintenant sont nés au Népal, n'ont aucune nationalité, ils ne sont ni Népalais, ni Tibétains, seulement réfugiés.

Chairo
Marpha


Après la Biquette Mania, c'est la vachette mania




Le soir, on déguste du Brandy à base d'abricot. Mais le fruit de la région c'est la pomme. Tous les produits à base de pommes sont sur toutes les cartes: tartes aux pommes, cidre, lassi au pommes, brandy aux pommes ...

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