02 février 2014

Couchsurfing chez un Navy

La fête foraine n’étant pas encore arrivée à Cairns, on s’installe quelques jours dans un camping un petit peu en dehors de la ville. Nous ne souhaitons pas galérer comme à Airlie Beach. On dépose Loïc à l’aéroport, qui lui, retourne en France, en faisant un stop à Bangkok.

 Je me rends à différents rendez-vous médicaux et on m’annonce que je ne pourrai pas travailler précisément pendant les dates du show. Ça tombe mal, moi qui pensais me refaire un peu après mon vol. Cairns est un gros show et il dure au moins 3 jours. Finalement, je vais travailler une après-midi dans un food van lors d’un match de footy avec les patrons d’Arthur, de Léa et Gauthier. J’ai lié d’amitié avec ces voyageurs lyonnais à la fête foraine de Bowen.

Entre temps, nous avons mis l’annonce sur gumtree pour vendre notre van et dans la plupart des backpacks et community boards (panneaux d’affichage). Nous avons vendu notre van en seulement 3 jours et dès la deuxième visite. Un couple d’anglais qui compte descendre vers Sydney en 2 mois l’ont acheté, sans même l’avoir conduit ! Incroyable.



Clémence récupère une de nos tentes et s’installe avec les forains. Puis, elle achète une voiture break. 

De mon côté, j’ai trouvé un endroit où dormir gratuitement chez un couchsurfer. C’est la première fois que j’utilise concrètement le site de couchsurfing. Je m’étais inscrite avant de partir faire mon tour du monde. Mais, à peine inscrite que j’ai été harcelée par des Indiens qui cherchaient à me rencontrer. Alors, que le site pour l’Australie parait plus sûr, j’ai fait quelques demandes aux personnes qui ont le plus de références positives. Rapidement Daniel, mécano à la Navy, accepte ma demande. Il habite à vingt bonnes minutes de Cairns dans une charmante maison qu’il habite toutes les six semaines quand il rentre de mer. N’aimant pas la solitude, depuis deux ans, il accueille continuellement des couchsurfers.


Je me dis encore qu’est-ce que je suis chanceuse. Daniel est quelqu’un d’incroyablement gentil. Il m’a hébergé pendant 3 semaines et nous avions l’impression d’être de vrais colocs. J’ai apprécié le fait de me poser 3 semaines à un seul et même endroit. Depuis plus d’un an je vadrouille tous les jours. La dernière fois que je suis restée dans un même endroit, c’était à Pokara au Népal il y a dix mois. C’était pendant une semaine, le temps de me rétablir avant de faire le trek de l’Annapurna. Rien de tel que le confort d’une maison, avoir sa salle de bain, pouvoir faire une machine à laver chez soi, cuisiner, se poser, regarder la télé, aller sur internet et faire des skype avec son amoureux en France. 

Aussi, j’ai appris énormément sur la culture australienne pendant ces 3 semaines. Il n’a pas hésité à m’intégrer dans sa vie sociale et à rencontrer son cercle d’amis, principalement composé de marins de la Navy.

Il fait partie de ces marins qui partent depuis la base navale de Cairns et qui se rendent dans les eaux australiennes aux abords de l’Indonésie. Une fois qu’ils sont alertés d’un incident sur un bateau de réfugiés (les membres de l’équipage du bateau des réfugiés font en sorte de couler leur bateau pour être secourus par les Australiens, afin de demander asile à l’Australie), ils se rendent sur place et secourent les réfugiés. Sur le bateau, ils font passer des entretiens aux réfugiés pour savoir d’où ils viennent et aussi pour voir s’ils sont malades. Beaucoup d’entre eux sont malades et il arrive souvent que les Navy attrapent leurs maladies. 

Les immigrés viennent surtout du Bangladesh, Iran, Irak, Birmanie, Afghanistan, Philippines, Indonésie... Ils font souvent un arrêt en Indonésie puis voyagent vers les eaux australiennes qui touchent l’Indonésie. Si le bateau n’a pas fini de couler, ce sont les marins qui s’en chargent en le bombardant et en le faisant couler pour ne laisser aucune trace de maladie ou éviter qu’il ne percute un autre bateau en mer.

Ensuite, le bateau débarque tout le monde sur Christmas Island où il y a un centre d’accueil pour réfugiés. Dans ce centre, plusieurs milliers d’immigrés attendent au moins une année, le temps de recevoir les papiers les autorisant à s’installer en Australie. La plupart obtienne cette autorisation. C’est un réel problème de société en Australie. Les Australiens pensent que le gouvernement est trop laxiste et offre beaucoup trop d’avantages aux réfugiés. Avec le gouvernement très ouvert de Julia Gillard, ce sont 8 bateaux de réfugiés, en moyenne, qui sont interceptés chaque semaine en Australie. C’est aussi un réel problème de relations internationales entre l’Australie et l’Indonésie. En effet, les Indonésiens sont responsables en partie du trafic. Tous les jours, aux informations, sont diffusées des images de bateaux de réfugiés, dans lesquels beaucoup périssent. Il y existe d’ailleurs une série télé australienne sur ça : Sea Patrol.

Daniel m’a dit que les réfugiés payaient environ 10 000 dollars pour un individu pour pouvoir quitter son pays et arriver jusqu’en Australie. Pour faire passer une famille entière, la somme est d’environ 25 000 dollars. En général, c’est un homme de la famille qui part en premier. S’il réussit à passer vivant et à s’installer en Australie, il envoie dans un deuxième temps sa famille entière avec les mêmes passeurs. 

Ce qui est aussi incroyable, c’est qu’il y a des réfugiés très riches. Il arrive fréquemment que certains désertent leur pays du moyen orient, habillés en marque de luxe…

Lors de l’un de mes derniers jours à Cairns, Daniel me fait visiter son lieu de travail : je me crois dans Sea Patrol.




Xmas in July 25th 
Il m’a également fait découvrir 2 films typiquement australiens, que je vous conseille :
  • -          Red Dog, inspirée de l’histoire vraie de la vie d’un chien dans une mine qui part voyager pour retrouver son maitre décédé
  • -          Wolf Creek, film d’horreur, lui aussi, inspiré d’histoires vraies de backpackers retrouvés assassinés. Ce film m’a marqué puisque je pouvais vraiment m’identifiée aux personnages.

J’ai profité de sa grande cuisine aménagée pour cuisiner des petits plats qui ont besoin d’un four, chose que je n’ai pas eu l’occasion de faire depuis que je suis partie de France. Daniel a vraiment apprécié ces nouvelles saveurs.
On a d’ailleurs fait une soirée avec ses collègues pour leur faire gouter le steak tartare. Celui qui était le plus sceptique fut celui qui l’a fini en premier. 
Mon amie chinoise Li Sixuan, qui habite à Brisbane était également de la partie. Elle est en vacances à Cairns avec ses parents, venus lui rendre visite en Australie. 





Passionné de mécanique, Daniel est en train d’aménager un 4x4 pour faire un road trip pendant 6 mois en 2015. Avec quelques collègues Navy, il me propose de l’accompagner à une sortie 4x4 pour faire mumuse avec leurs bolides. 

Après avoir roulé sur 30 km vers le Sud, on quitte la route principale pour un parcours qu’ils connaissent bien sur des chemins accidentés, boueux, des cours d’eau, des bosses. Un terrain de jeux pour ces fanas de 4x4. 

J’ai trouvé ça sympa, mais on passe beaucoup de temps à essayer de dégager les véhicules coincés, à laver la voiture et réparer la casse.













Je profite aussi de rechercher un covoiturage entre Cairns et Darwin : « un lift » dans le jargon des backpackers. Je dois absolument me rendre à l’aéroport de Cairns le 14 août pour mon vol vers Bali. Je trouve facilement deux allemandes qui voyagent ensemble, mais chacune possède son véhicule : Chrissy, qui a le break et Lisa qui a un van. Je rencontre Chrissy au lagoon et le courant passe très bien. Quelques jours plus tard, elle me présente deux autres voyageurs qui feront aussi partie du voyage : Maëlle, une autre française et, Greg, un Belge francophone. Ils ont l’air sympathiques aussi.

Avant de quitter Cairns, je ferai une randonnée de 13km à Glacier Rock dans les hauteurs de la ville avec Daniel, Chrissy et Greg. 


Et une grosse soirée avec Maëlle au Woolshed.



1 commentaire:

antoine a dit…

comme quoi la France n'est pas le seul pays prisé....